" Le véritable voyage, c'est d'y aller, une fois arrivé, le voyage est fini."
On peut décider de partir. Sur un coup de tête. Pour prouver qu'on en est capable, plus à soi-même qu'aux autres.
Hugo Verlomme
On peut décider de partir. Sur un coup de tête. Pour prouver qu'on en est capable, plus à soi-même qu'aux autres.
On peut aussi avoir envie d'ailleurs. Juste à côté de chez soi ? Loin ? Très loin ? Où ai-je toujours rêvé d'aller ? La planète est vaste, les rêves ont été nombreux... les cartes m'ont toujours inspirée.
Des pays, j'en ai déjà vu quelques uns que j'ai presque tous aimés. Mais ils ont passé si vite... le temps d'arriver et il fallait déjà en repartir, un temps de vacances, déconnecté. Dans ces cas, le véritable voyage a effectivement eu lieu avant, à force de lectures, de musiques et d'images. On m'a parfois moquée de ne pas être plus spontanée, de ne pas laisser l'aventure s’infiltrer dans ma vie. Ah, mais on rigole... en deux semaines voire moins, quelle place laisse-t-on à L'AVENTURE ?
Pendant les quatre ans que j'ai passés en Chine, j'ai décidé que des vacances "à la sauvette" ne me suffiraient plus, que j'avais besoin de plus de temps pour m'imprégner. d'un endroit Je vais voir si c'est vrai... J'ai déjà dit tellement de choses que je devrai vérifier, rectifier...
Cette fois, le monde, je le voulais à moi, rien qu'à moi. En l'état. Je veux dire celui du monde, ses endroits que l'on contemple avec douceur, ses habitants qui nous font comprendre qui nous sommes, et puis, c'est inévitable, ses endroits chauds, ses hommes fous et belliqueux, ses épidémies. Dans mon état aussi, un peu usée, un peu cassée, un peu peureuse, mais encore enthousiaste et, je crois, ouverte. Me prouver que je suis capable de partir, c'est aussi être capable de revenir. Donc pas de route de la soie, pas de Tachkent ou Samarkand parce que je ne parle pas russe ou toute autre langue pratiquée sur ses chemins; il me reste tout de même les magnifiques souvenirs de sa partie chinoise, Xi'an, Dunhuang, Kashgar. Pour les mêmes raisons, pas de remontée du Mékong, je me contenterai de faire et refaire le voyage dans des bouquins aux pages déjà bien cornées.
Non, il me fallait autre chose. Ce rêve presque inavouable commencé à Shanghai par des notes glissées dans mes oreilles qui m'ont emmenée le long des rues, des musiques que j'ai redécouvertes assoupies dans mon ordinateur, des frissons procurés dans les bars enfumés à écouter des musiciens balancer des sons bruyants et envoûtants, ceux du blues. Je voulais des émotions, c'était sur la route du blues que je devais partir. Le long du Mississippi depuis La Nouvelle Orléans jusqu'à Saint-Louis, puis bifurquer sur Chicago...
C'est sur cette route que je suis partie, départ le 1er mai, direction la Nouvelle Orléans. Retour le 2 juillet à Zürich. J'ai de la peine à y croire...
C'est tellement banal de citer Nicolas Bouvier. Prétentieux aussi. Mais tellement vrai..
C'est tellement banal de citer Nicolas Bouvier. Prétentieux aussi. Mais tellement vrai..
" Un voyage se passe de motifs.
Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va
faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait ou vous
défait."
Nicolas Bouvier, L'Usage du monde, 1963
Je ne peux (et veux) que te souhaiter plein de belles découvertes des autres, de toi et de tout ce qui va t'entourer. Profite pleinement de votre, puis de ton voyage :-) A bientôt!
RépondreSupprimerMerci de tes encouragements, ici et pendant la phase de préparation (et parfois de doutes...). Je me réjouis de partager mes découvertes sur cette plateforme.
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