vendredi 15 mai 2015

New Orleans, capitale du jazz?


Cher Joël,

Les sons de la ville te plairaient. Pas que les sons d'ailleurs, les ambiances. L'humour, la disponibilité et la gentillesse des gens, une sorte de proximité. Bref, on s'y sent bien.

De la musique, on en entend beaucoup, dans la rue et dans les bars, il y a de tout, du très bon et du reste.
Le premier soir, nous sommes allées nous balader le long de Bourbon Street, à quelques pas de notre hôtel. Musique pour touristes, boîtes pour touristes, bouffe so-so. Nous savions déjà que nous n'y reviendrions plus, sinon pour la traverser.
Le deuxième soir, nous avons décidé de sortir du Vieux Carré pour aller nous "encanailler" dans le quartier bobo de la ville, à Faubourg Marigny sur Frenchman Street. Changement d'ambiance. Nous avons eu du vrai.  De la vraie bonne bouffe avec de vrais légumes. Et puis de la vraie musique dans un des meilleurs clubs de la ville, d.b.a.
On attend au bar de la 1e salle, avant de passer dans
la 2e salle pour la musique
Nous étions très excitées d'avoir l'occasion d'écouter le Tremé Brass Band. Oh, il y avait d'autres boîtes, mais celle-ci, dans ce quartier réputé pour la qualité de sa musique, jouit d'une solide réputation, pourquoi s'en priver ?

A neuf heures, nous avons pu entrer dans la salle. Nous étions alors assez peu nombreux. Les musiciens sont arrivés, un à un, ils se sont mis en train, tout gentiment. Mais quand la musique a commencé, il n'y avait plus rien de "gentil". C'était du bonheur à l'état pur de les voir jouer ensemble, s'encourager, se féliciter. Et décider à la fin de chaque morceau quel serait le suivant. Sans chef.

La salle était pleine, jeunes et vieux, touristes et locaux, peu d'Afro Américains, alors que sur scène c'était exactement la proportion inverse. Fidèle à mes (mauvaises) habitudes, j'avais oublié de recharger mon appareil de photo.
Comme c'est difficile d'être un grand groupe
à deux, nous y sommes allées en taxi.
Le lendemain, mercredi, nous avons opté pour un autre incontournable, le "Lounge" Candelight , cette fois dans le peu recommandable quartier de Tremé. Plutôt que peu recommandable, j'aurais dû écrire très mal éclairé.
Voilà un endroit incroyable. Sur le côté de la maison, quelques personnes étaient occupées à des grillades. Dès la porte franchie, nous avons été arrêtées par une solide mama exigeant notre dû, 2 sets ce soir, $20. Ça commence quand ? Quand les musiciens arrivent ! Logique. Passez au bar pour des boissons, servez-vous de nourriture au fond (red beans et riz). J'avais lu 21 heures, il a fallu attendre 22h30. Les musiciens sont arrivés, certains les mêmes que la veille (si, si, dans une ville pareille, nous avons réussi à voir le Tremé Brass Band 2 fois...), puis repartis dehors avec un passage par le bar. C'était l'occasion d'observer les habitués, même si nous étions quelques touristes.
On se prépare...
Pas de bone (trombone) cette fois, pas de sono non plus. Peu de lumière, bref très brut... Pas trop d'options de boissons, sauf de la bière. Au bar, on m'a quand même déniché un Canada Dry (que j'ai préféré à une unique can de Coke sans caféine, couverte de poussière, l'autre alternative). J'ai même dansé, parce qu'ici je n'allais pas faire ma chochotte, mon cavalier était un type arrivé en s'appuyant sur une canne. Je peux te dire qu'il n'en avait pas trop besoin quand il dansait.
Deux sets, ok, mais de longueurs différentes, un long et un bref, et nous nous sommes retrouvés sur le trottoir, musiciens et public à partager des remerciements, merci d'avoir joué, merci d'être venus. C'est bien ce que je disais, chaleureux.
Il faut souligner que si Nola a été la ville du jazz, il semble que de nos jours c'est plutôt celle des brass brands qui sont de plus en plus nombreux, plus flexibles à mêler différents courants de musique. Et si nous avons vu plus ou moins le même groupe, ce n'est pas très surprenant, il faut bien vivre quand on est musicien, rares sont ceux qui s'en tirent sans un boulot alimentaire à côté. Ça vaut le coup de nourrir le bucket quand il nous passe sous le nez.

Enfin, nous avions gardé la crème de la crème pour le dernier soir d'Elean,  Preservation Hall , une bonne heure de queue pour avoir l'honneur de pénétrer dans le temple du Graal du jazz. Alors oui, c'était bien, oui les musiciens connaissaient leur affaire. Contrairement à ceux de Tremé, ils étaient réglés comme... du papier à musique, 3 sets = 3 concerts. Peut-être à jouer les mêmes morceaux, mais on ne le saura jamais vu qu'on ne pouvait assister qu'à un seul set. Je n'ai rien vu, j'ai entendu When the saints go marching in, je préfère un peu plus de spontanéité. Je ne peux même pas te glisser une vidéo, on n'osait pas filmer. Par contre, un extrait sonore :

Je vais partir demain pour le nord. Je laisserai  la musique cajun derrière moi. Vais-je trouver du jazz ? Parce que pour le blues, je n'ai pas de doute, j'y fonce dessus.
Avec toute mon affection.
D.

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