L'Interstate 10 qui mène à la Nouvelle Orléans traverse marais et forêts |
Chère Danielle,
Ca y est, c'est parti... te voici en Louisiane. Après tant d'hésitations, de peurs, de questionnements, tu y es.
Le Mississippi au loin qui a presque fini avant sa course, sur le point de se jeter dans le Golfe du Mexique |
Et alors ? Alors chaud, mais pas trop. Ensoleillé, un peu voilé, mais agréable. Pour le reste, attendons, je n'ai rien vu. Attention, je n'ai pas dit "rien ressenti", ah ça non ! Je regarde par la fenêtre et je vois ce que j'avais imaginé. Il faut un petit moment pour se dégager des clichés, des préjugés et des habitudes. Par exemple, qu'ai-je pu mettre dans mon sac pour qu'il pèse 25 kilos ? Soulagement ce matin... j'ai réalisé qu'il devait s'agir de livres puisque rien n'est métrique par ici et que je soulève ce sac avec tout de même beaucoup d'aisance.
Tiens, hier soir par exemple. Arrivée par le nord en toute fin de journée, le soleil baignant de lumière dorée les paysages sous nos ailes, l'immense Lake Pontchartrain, les marécages traversés par des autoroutes (et je suppose peuplés d’alligators voraces). Un aéroport à taille humaine, un loueur de voitures de bon conseil, nos bagages tels que nous les avions empaquetés (nous avons dû déclarer tellement de fois que c'est bien nous qui avions entrepris ce travail périlleux, avons culpabilisé de n'avoir glissé aucun cadeau dans une poche laissée vide par erreur...), pourquoi le mentionner ici alors que c'est tellement banal ? Parce que juste après, après avoir quitté l'aéroport dans notre bagnole rouge, direction New Orleans, après le coucher du soleil, et donc entre chiens et loup, après la disparition de l'I-10 que nous ne devions absolument pas quitter sous peine de ne pas trouver notre lit, après tout cela, j'ai eu les chocottes. New Orleans, une des villes les plus dangereuses des US, s'offrait à nous dans sa noirceur. On ne pouvait tout de même pas nous enfiler n'importe où, nous égarer dans des banlieues pas chic à la recherche de l'Interstate de malheur. Passer à côté du Superdome dont les images juste après Katrina me reviennent avec force... J'ai vraiment le don de nourrir mes craintes !
Tiens, hier soir par exemple. Arrivée par le nord en toute fin de journée, le soleil baignant de lumière dorée les paysages sous nos ailes, l'immense Lake Pontchartrain, les marécages traversés par des autoroutes (et je suppose peuplés d’alligators voraces). Un aéroport à taille humaine, un loueur de voitures de bon conseil, nos bagages tels que nous les avions empaquetés (nous avons dû déclarer tellement de fois que c'est bien nous qui avions entrepris ce travail périlleux, avons culpabilisé de n'avoir glissé aucun cadeau dans une poche laissée vide par erreur...), pourquoi le mentionner ici alors que c'est tellement banal ? Parce que juste après, après avoir quitté l'aéroport dans notre bagnole rouge, direction New Orleans, après le coucher du soleil, et donc entre chiens et loup, après la disparition de l'I-10 que nous ne devions absolument pas quitter sous peine de ne pas trouver notre lit, après tout cela, j'ai eu les chocottes. New Orleans, une des villes les plus dangereuses des US, s'offrait à nous dans sa noirceur. On ne pouvait tout de même pas nous enfiler n'importe où, nous égarer dans des banlieues pas chic à la recherche de l'Interstate de malheur. Passer à côté du Superdome dont les images juste après Katrina me reviennent avec force... J'ai vraiment le don de nourrir mes craintes !
Ce matin, tout est calme. Moi aussi. Je ne tiens plus à savoir si j'ai fui, ce que j'ai fui, si j'ai eu tort ou raison. L'aventure peut commencer. Les alligators nous attendent.
Avec toute mon affection.
D
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