Chère Florence,
Je dois bien admettre que pour l'instant, dans ce voyage et dans ma vie, j'ai laissé ma spiritualité au repos. Il y a des choses auxquelles soit on s'y consacre pleinement, soit pas encore. Avec la spiritualité, j'ai l'impression que je ne peux pas faire les choses à moitié, je garde donc ce sujet pour plus tard.
Ici, à chaque instant (ou à chaque kilomètre), cette négligence est rappelée à mon bon souvenir tant les églises sont nombreuses. Chaque route, chaque banlieue interminable, chaque bourgade a son lot d'églises. Parfois de modestes bâtisses en bois, parfois des constructions plus imposantes. Parfois on dirait des églises gigognes. Chacune affichant un verset biblique sensé frapper fort, ou une recommandation, du Seigneur est mon berger à N'oubliez pas la Fête des Mères dimanche. Catholiques, évangélistes, pentecôtistes, baptistes, adventistes, les appellations sont nombreuses. Après tout, la Louisiane fait partie de la Bible Belt .
Dimanche passé, 3 mai, nous avions prévu de nous rendre dans une église de la région de Bâton Rouge, question de vibrer aux sons de gospel, aux paroles du gospel. Pour cette occasion, nous avions glissé dans nos bagages une tenue endimanchée de circonstance. Malgré toute cette anticipation, Flo, nous n'y sommes pas allées, les deux heures de service et trente minutes de sermon nous ont paru trop indigestes pour un début. Surtout à huit heures du mat, dans un endroit qui n'était pas exactement à côté de notre logis provisoire. Il faut y aller par petites doses.
Une famille Stallone au cimetière de Natchez, apparemment l'un des plus beaux du Sud |
Par contre, le même jour, le long de la route, j'ai été littéralement happée par un verset qui devait m'être destiné, qui me rappelait mon manquement du matin : The Lord's blessing starts on your knees. (La bénédiction du Seigneur commence sur tes genoux). Je me suis immédiatement dit que s'il pouvait l'envoyer sur le genou droit, je crois bien que je me convertirais. Dommage que je ne sache plus de quelle église il s'agissait. Mais je veux y croire.
Avec toute mon amitié.
D.
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