mercredi 10 juin 2015

Are y'all ready ?


Cher Willie,

Tu as affirmé "I am the blues", c'était quand même un peu gonflé, non ?
C'est vrai qu'à y regarder de plus près, tu as touché à tout, particulièrement quand tu étais chez Chess, l'écriture, la scène, les enregistrements, la production...

Peut-être que si tu avais dit "I am the Chicago blues", je n'aurais rien trouvé à redire. Tu étais un bon contrebassiste, tu as d'abord enregistré pour Columbia Records, puis pour Chess Records comme musicien de studio et compositeur attitré un peu plus tard, en 1951, où tu as été employé à plein temps. Tu es devenu le contrebassiste de Howlin' Wolf côtoyant ainsi James Cotton, son harmoniciste.
Ton génie tient dans ta capacité à transformer des thèmes musicaux archaïques du sud en des arrangements contemporains, ce qui donne des chansons avec la légèreté de la musique pop sur des fondations de blues. Le genre de chansons qui s'incrustent et ne nous lâchent plus. Comme celle-ci :
C'est ton travail comme producteur pour Chess Records à Chicago qui a fait de toi l'un des personnages clés dans la création du Chicago blues. Parce qu'à Chicago, tu n'y es pas né en 1915, William James Dixon, c'est à Vicksburg dans le Mississippi que tu as vu le jour.  Tu as eu quelques problèmes avec la justice qui t'ont fait venir te planquer à Chicago. Pas comme musicien, mais comme boxeur, tu en avais la carrure...
Des petits jeunes qui t'ont emprunté une chanson devenue leur premier Number One
Tu n'y es pas mort non plus en 1992, puisque tu étais à Burbank en Californie à ce moment-là. Mais c'est tout de même en Illinois que tu es enterré. Après tout, c'est  ici que tu as travaillé avec Chuck Berry, Muddy Waters, Howlin' Wolf, Otis Rush, Bo Diddley, Little Walter, Sonny Boy Williamson, Koko Taylor, Little Milton, Eddie Boyd, Jimmy Witherspoon, Lowell Fulson, Willie Mabon, Memphis Slim... Oh, on se calme !
Cette année, le Festival de Blues de Chicago a décidé de célébrer ta naissance. Ce sera pour dimanche 14 juin. Tes enfants, tes petits-enfants et d'anciens compères vont interpréter ta musique. Je me réjouis beaucoup de cette commémoration, d'autant plus que lundi ils nous déjà donné un avant-goût de ce qui nous attendait. Une heure de musique sur le coup de midi en plein soleil, ça remet les idées en place, je peux te le dire. Entourés de ces incroyables bâtiments, abrités par une statue de Picasso, ça, c'est  le Chicago blues, électrique, fort, urbain.
Tes descendants, Bobby ton fils, tes petites-filles, Keshia la blonde et Tomiko la noire, n'ont peut-être ni ton génie, ni ton talent, mais ils ont de l'énergie. Il y aura aussi Freddie le guitariste, un autre de tes fils, Alex le pianiste, ton petit-fils... Ils ont à cœur que ta naissance soit dignement célébrée. Nous serons nombreux à la fête.

A dimanche, avec toute mon admiration.
D.

Site en anglais The Blues Blogger sur Willie Dixon

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